Chaque entreprise connaît, à un moment ou un autre, une phase de transformation : mise en place d’un nouvel ERP, réorganisation commerciale, automatisation des processus, digitalisation des services… Ces changements sont souvent présentés comme des leviers d’efficacité, de modernisation et de compétitivité.

Mais dans l’ombre de ces grands projets, il existe un domaine stratégique trop souvent négligé : le recouvrement.

On soigne le cycle de vente, on perfectionne la facturation, on digitalise la relation client … mais on oublie de vérifier le maillon final, celui qui fait rentrer le cash.
Changer ses process sans revoir son recouvrement, c’est comme refaire toute la plomberie de sa maison sans vérifier les fuites : l’eau finit toujours par s’échapper.

Et si, au lieu de considérer le recouvrement comme une simple conséquence, on en faisait une composante à part entière de chaque transformation organisationnelle ?


Pourquoi tout changement de process impacte le cash

Prenons un exemple concret :

  • Une entreprise implémente un nouveau logiciel de facturation. Les paramétrages initiaux comportent des erreurs. Résultat : certaines factures partent en retard ou comportent des anomalies. Le client, logiquement, bloque son paiement.
  • Autre cas : une réorganisation commerciale redistribue les portefeuilles clients. Pendant la transition, certaines informations se perdent, des promesses commerciales ne sont pas alignées avec les conditions financières. Conséquence : litiges, contestations et retards de paiement.

Chaque transformation interne crée mécaniquement des zones de fragilité pour le cash-flow. Si le recouvrement n’est pas pensé dès le départ, ces zones de fragilité se transforment rapidement en fuites financières.

Le problème n’est donc pas le changement en soi – qui est souvent nécessaire et bénéfique – mais le fait d’ignorer que le recouvrement est le révélateur et le garant de la solidité d’un process.


Les erreurs fréquentes des entreprises lors d’un changement de process

Le considérer comme secondaire

On pense au CRM, aux workflows, aux KPIs commerciaux… mais le recouvrement arrive trop souvent à la fin, comme une tâche administrative déconnectée du reste.

Oublier de former les équipes

Un nouveau process implique de nouveaux outils et de nouvelles pratiques. Mais si les équipes comptables, commerciales ou financières ne sont pas formées, les relances deviennent incohérentes, parfois inexistantes.

Créer des zones grises de responsabilité

Qui doit relancer ? Le commercial ? La compta ? Le service client ? Lors d’un changement, ces responsabilités sont souvent floues. Et quand tout le monde est responsable… personne ne l’est vraiment.

Ne pas adapter les indicateurs de suivi

On suit encore le chiffre d’affaires ou les volumes de ventes, mais pas l’évolution des encours clients, du DSO ou du taux de litiges. Sans indicateurs de performance clairs, impossible de piloter efficacement.

Résultat : les délais de paiement s’allongent, la trésorerie se tend, et l’entreprise se retrouve à courir après son cash au lieu de l’anticiper.


Pourquoi le recouvrement doit être intégré dès le départ

Lorsqu’il est pensé en amont d’un projet de transformation, il devient un véritable levier stratégique.

Les bénéfices sont multiples :

  • Sécurisation du cash-flow : en garantissant que chaque changement n’entraîne pas une dégradation des délais de paiement.
  • Moins de litiges : une facturation plus claire, des règles plus transparentes, des relances coordonnées.
  • Un gain de temps pour les équipes : éviter de passer des heures à régler des problèmes évitables.
  • Un alignement stratégique : le discours commercial, la promesse client et les conditions de règlement sont cohérents.

Prenons l’exemple d’une entreprise qui déploie un nouvel ERP. Si le recouvrement est intégré dès le cahier des charges :

  • Les workflows de relance sont automatisés.
  • Les alertes internes préviennent avant que les délais ne dérapent.
  • Les managers ont une visibilité claire sur les encours.

Résultat : la transition n’entraîne pas de trou d’air sur le cash. Mieux : elle améliore la qualité du suivi client.

À l’inverse, ignorer le recouvrement, c’est s’exposer à des retards, des incompréhensions et des tensions financières.

En clair : il vaut mieux intégrer le recouvrement dès la conception que de bricoler dans l’urgence après coup.


Comment transformer un changement de process en opportunité de recouvrement

Voici une méthodologie en 5 étapes :

1. Auditer l’existant

Avant de modifier, il faut comprendre. Quels sont vos délais moyens de paiement ? Vos taux de litiges ? Vos process de relance actuels ?

2. Définir des règles claires

Qui relance, quand et comment ? Quels sont les délais de tolérance ? Quelles escalades en cas de non-paiement ? Plus les règles sont claires, moins il y a de frictions.

3. Automatiser intelligemment

Digitaliser le recouvrement ne veut pas dire harceler vos clients avec des mails automatiques. Il s’agit de paramétrer des relances adaptées, personnalisées et progressives.

4. Former et aligner les équipes

Les commerciaux, le service client, la comptabilité … tous doivent comprendre que le recouvrement est une mission collective. L’information doit circuler.

5. Suivre avec les bons indicateurs de performance

Ne vous contentez pas du chiffre d’affaires. Mesurez le DSO, le taux de recouvrement amiable, le nombre de litiges réglés dans les délais. Ce sont ces indicateurs qui vous diront si votre process fonctionne vraiment.

Avec cette approche, le recouvrement cesse d’être une corvée administrative pour devenir un outil de pilotage stratégique.


Conclusion

Et si, au lieu de subir vos retards de paiement, vous transformiez vos changements de process en avantage compétitif ?

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